Depuis que je suis à Nice, il y a beaucoup de choses pour lesquelles je remercie la vie. Parmi elles, il y a ma rencontre avec Emmanuelle Pépin. Le weekend dernier, j’ai eu la chance de participer à son stage "Les Instants Poétiques" au studio Antipode. Cela faisait des mois que je n’avais pas pu suivre un de ses workshops. Quel bonheur de pouvoir y retourner.
Emmanuelle est artiste - chorégraphe - performeuse, elle travaille notamment depuis plus de 30 ans sur l'écoute, la perception et l'origine du geste dansé. C’est une personne que j’apprécie énormément, une pédagogue que j’admire, une artiste inspirante. Elle porte avec elle tout son univers artistique et toute sa sensibilité. Je vous invite d'ailleurs à aller consulter son compte Instagram.
Depuis que je la connais, Emmanuelle me pousse (disons plutôt, m’invite) a développer mon lien avec la création et me transmets son amour de l’art de l’improvisation. Sacré travail ! Jamais je n’aurais pensé pouvoir développer ce genre de démarche.
Le weekend dernier au stage, nous avons abordé la notion de composition instantanée. C’est à dire, en le disant avec mes mots, la capacité de créer (au sens large du terme) à partir de tout ce qui est là, ici et maintenant. En soi et aussi en dehors, en se situant dans le monde. À partir de ses sensations internes et en prenant en considération tout ce qui nous entoure (l'espace, les personnes…), pour laisser jaillir de soi un geste authentique.
Je dis geste et pas danse, parce qu'il ne s'agit pas là de se représenter soi-même en train de bouger, mais de vivre chaque instant au travers du corps.. La proposition d’Emmanuelle est de vivre son mouvement, d’incarner son geste, sans distance. On ne va pas chercher pas à faire joli, plutôt à faire vivant.
C’est quelque chose qui me parle beaucoup. Cela va dans la continuité de ce que l’on travail en sophrologie de manière plus immobile. C’est d’autant plus puissant et profond, car je trouve que le mouvement est très engagent et révélateur.
Cela donne des moments suspendus, comme en dehors du temps avec une forme de fulgurance, d’instants de beauté, d’authenticité, et j’ai pu le remarquer tant chez moi que chez les autres participant.es du stage. Parce que quand le mouvement se fait à partir du corps ressenti et pas du mental, apparaît alors une forme de grâce dans le geste. Et aussi pour moi, le sentiment d’exister.
À quel moment mon geste est-il conscient ? Comment je le sais ?
Est-ce que j’incarne (incarner : la chair) ce que je ressens ?
Comment je peux aller au plus proche de moi ?
Est ce que je suis en train de respecter/honorer ce qui ce joue en moi ici et maintenant ?
Emmanuelle prend toujours le soin de proposer dans un premier temps des "mise en état" de corps. C'est à dire, de longs moments de présence à soi-même chacun.e dans son coin, qui peuvent ressembler à de la relaxation, pour commencer à mettre de coté ses pensées et son mental afin d'être pleinement là, connecté.e à son propre corps. Ce n'est que par la suite que commence le mouvement dans l'espace.
Pour moi, ces moments sont tout bonnement extraordinaires et me font me sentir très chanceuse. C’est précieux de pouvoir « pratiquer » la poésie, ou philosopher avec le corps.
Un grand merci à Emmanuelle pour sa délicatesse et son expertise, ainsi qu’à toutes les personnes présentes pendant le stage, notamment au quatuor de performance de fin de stage.
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